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Accompagner la création d’activité en milieu rural : des politiques publiques de plus en plus discrètes

 9 avril 2009

La TPE, entre projet professionnel et projet de vie

Dès sa création, RELIER a travaillé à la création d’entreprise, notamment la TPE, la très petite entreprise, souvent unipersonnelle. Il s’agissait de démontrer la pertinence économique des démarches d’exploitants ruraux. L’organisation de rencontres nationales a eu pour premier effet de réunir les compétences pour que les solutions soient construites par et autour des praticiens eux-mêmes. C’est ainsi qu’on est passé du concept d’exploitant agricole atypique à celui d’exploitant rural pour parvenir enfin à celui d’entreprise rurale.

Le choix de l’indépendance

Dans une société qui ne donne plus un accès automatique à l’emploi, certains décident de créer eux-mêmes le leur. En 2000, 200 000 entreprises se sont créées sans salarié, puis 245 000 en 2005. Créer son propre emploi –souvent parce qu’on est chômeur- est devenu un choix délibéré : ne plus être un salarié dépendant d’un patron pour pouvoir mettre en cohérence ses envies, ses valeurs et son activité. Les TPE dont RELIER souhaite accompagner l’implantation se caractérisent souvent par une démarche innovante combinant activités et services (y compris les activités pédagogiques et culturelles), des rythmes de travail consentis et maîtrisés et une imbrication entre la sphère privée et professionnelle (avec une distribution du temps liée aux valeurs que l’on souhaite préserver : temps pour soi, temps pour le couple, temps pour les enfants). Finalement l’essence de ces initiatives c’est bien la volonté de mettre en cohérence le projet de vie et le projet professionnel.

Accueillir et accompagner les nouveaux venus

A ces aspirations correspond un accompagnement associatif spécifique. Les nouveaux venus ont besoin que l’on puisse les accueillir : hébergement de l’activité, développement de l’activité, accès au logement pour l’entrepreneur et sa famille, accès aux services (école, santé, transports, loisirs). Il existe à cet égard une corrélation entre l’attractivité des espaces ruraux et l’expansion de la couronne péri-urbaine. Une interpénétration complexe s’affirme entre ruraux et citadins : les premiers exigent l’accès aux services de base pour l’habitat et le travail et les seconds aspirent à une moindre consommation d’énergie et un cadre de vie plus naturel. Du maillage de ces populations dépend un développement maîtrisé.

Face au désengagement de l’état, les associations nouent de nouveaux partenariats

Jean Le Monnier, président de RELIER, a travaillé avec le Ministère de l’Agriculture au sein de ATOUT TPE qui a réuni 9 partenaires (dont APCE, ADIE, GREP, RELIER) pour diffuser le travail sur la TPE. Ils ont mis en place des séminaires en Languedoc Roussillon (RELIER), en Auvergne (CREFAD), en Franche Comté (CFPPA de Montmorot), en Rhône Alpes (Ur Scoop et RELIER). Aujourd’hui, le ministère de l’agriculture ne finance plus l’animation rurale autour des TPE. Les lignes budgétaires sont fermées les unes après les autres. Pour poursuivre leurs travaux, les structures d’animation doivent chercher des nouveaux canaux de financement. Par exemple RELIER a participé à des programmes EDORA, ou au projet « accompagner le changement » organisé dans le cadre d’un programme EQUAL avec AC3A, la FNcuma et l’association des femmes du littoral Basse Normandie.

Vincent Jannot Coordinateur de RELIER

Françoise Edmonde-Morin Partenaire de RELIER

Article publié dans la lettre d’info RELIER d’Avril 2009

Avec le soutien du FEDER :